L’architecture bancaire des années 60-70’, entre culture pop et high‐ tech – DIAPORAMA PHOTOS
En mutation permanente, l’architecture bancaire reflète les évolutions de la société et véhicule l’image de la Banque. D’une architecture sévère à l’origine et mettant la sécurité en avant, l’agence bancaire se transforme pour devenir après la Seconde Guerre mondiale un espace ouvert.
En 1945, au diapason du goût de l’époque, les agences bancaires sont sobres, constituées de matériaux traditionnels et protégées par des grilles. Mais au milieu des années 1960, une nouvelle relation avec la clientèle, « la banque assise », fait émerger une architecture plus transparente et lumineuse. Cette période marque une rupture dans l’histoire du design et de l’architecture bancaires en mettant fin aux décors austères et traditionnels. Les façades en verre remplacent les grilles, les couleurs vives, les motifs imprimés et les courbes s’invitent en intérieur, comme en témoigne le fonds photographique du studio Chevojon, qui a beaucoup travaillé pour les banques.
Pris entre 1967 et 1977, les clichés d’agences de la BNP sont les précieux témoins d’une architecture bancaire aujourd’hui quasiment disparue en raison de l’évolution des usages. On y découvre de larges espaces de réception où les comptoirs sont encore très utilisés et spacieux, et où les lieux clos sont moindres en comparaison. Le mobilier, décliné en orange, rouge, jaune ou vert, les motifs concentriques ainsi que l’omniprésence de tapis caractérisent l’esthétique du design Pop. A cela s’ajoutent de nombreux cendriers sur pied, symboles d’un style de vie.
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Soucieux de son patrimoine et de l’impression faite au client, la BNP fait appel à des architectes de renom pour son siège, ses bureaux mais aussi ses agences, comme André Bruyère (1912-1998), connu pour bannir toute orthogonalité. « L’ensemble est une sculpture au service de contraintes quotidiennes » (André Bruyère)
C’est en 1960 que la Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI), prédécesseur de la BNP, lui passe une première commande, pour le réaménagement d’une agence du 13e arrondissement. Débute alors une longue collaboration qui durera plus de 30 ans et qui permet le réaménagement de plus de 80 agences. De ses productions très diverses, il ressort un point commun sur lequel André Bruyère insiste, qui est la notion d’accueil. « Tout mon effort y a été d’accomplir la courtoisie » dit-il, en y installant notamment des banquettes courbes . L’architecte veut dépasser le simple accueil que nécessite la fonction même de la banque en offrant un espace de détente où le client se sentirait comme à la terrasse d’un café. Les comptoirs, beaucoup plus grands alors puisque l’informatique en réseau n’est pas développée, sont à ligne courbe. Un choix qui permet de créer des sous-espaces et de singulariser chacun. Pour certaines de ses réalisations, il lui arrive de faire appel à d’autres professionnels comme le sculpteur Alain le Breton ou la céramiste Véronique Monod.
La majorité de sa production a aujourd’hui disparu du fait de l’évolution de l’emplacement, du format des agences et des usages. Une des rares agences à avoir traversé le temps témoigne de cette époque Pop Art sous la patte de l’architecte au 1 place Clichy à Paris.
Aujourd’hui, BNP Paribas possède sa propre agence d’architectes en interne. Suivant une charte unifiée, l’aménagement et le décor de ses agences se sont adaptés à la généralisation du numérique et aux nouveaux usages des clients ; le format et l’agencement varient en fonction de la finalité du point de vente.
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