13 juillet 1965 : la loi qui a changé la vie des Françaises
Pour les banques comme pour les femmes, la loi du 13 juillet 1965 est déterminante. Elle autorise la femme mariée à devenir, au même titre qu’une célibataire ou une veuve, une cliente comme les autres..
Jusque-là, les femmes mariées devaient présenter une « autorisation maritale » pour ouvrir un compte ou signer un contrat de travail, et ce, alors qu’un tiers d’entre elles exerçait une activité professionnelle. Les femmes célibataires ou veuves, elles, jouissaient de la même autonomie que les clients masculins.
Pour les banques comme pour les femmes, la loi du 13 juillet 1965 est déterminante : une femme mariée peut devenir, au même titre qu’une célibataire ou une veuve, une cliente comme les autres à la banque. Autorisant les femmes mariées à ouvrir un compte bancaire en leur nom et à travailler sans le consentement de leur mari, les femmes deviennent une clientèle à part entière.
A partir de ce moment-là, les banques déploient tout un arsenal de communication pour séduire les femmes, qui accèdent progressivement à l’indépendance financière. Le potentiel commercial est important : en 1965, année charnière pour la bancarisation féminine en France, elles représentent plus de la moitié de la population française suite à l’arrivée sur le marché du travail des nouvelles générations de jeunes femmes nées entre 1942 et 1955, 40 % d’entre elles travaillent, mais seulement 45% détiennent un compte chèque, qui est, dans les faits, un compte joint avec leur époux, n’en faisant pas un usage effectif.
Offensive de charme vers les femmes qui comptent
Dès lors, la clientèle féminine devient une véritable cible pour les établissements bancaires. À l’échelle européenne – dès le début des années 1960 pour les Suédoises, et jusqu’au milieu des années 1970 pour les Italiennes – les femmes représentent un marché extrêmement prometteur pour les banques.
Dans ce contexte, les banques lancent des campagnes inédites partout en France en s’adressant directement à la « femme moderne » : il faut faire savoir à la « femme moderne » que la banque l’accompagne dans toutes ses démarches financières et bancaires pour faciliter sa gestion du budget familial.
Affiches, brochures, pages publicitaires dans les magazines féminins, les femmes sont invitées à ouvrir un compte, à placer leurs bijoux dans les coffres forts des banques, à glisser un chéquier dans leur sac à main, et même à souscrire un emprunt. Des supports pédagogiques dédiés « Les femmes et la banque » voient le jour dans les années 1960 pour contribuer à l’éducation financière des femmes.
La Banque nationale de Paris (BNP) ne rate pas cette actualité et en fait un objectif : bien connaître la clientèle féminine et répondre ou devancer ses attentes. Elle multiplie les initiatives : insertion de questions financières spécifiques dans la presse magazine féminine, enquête sur la gestion du budget familial, publication d’une brochure intitulée « je fais mes comptes en 3 minutes par jour », jusqu’à l’organisation de tables rondes avec des femmes sélectionnées par les agences pour entendre ce qu’elles en pensent et adapter au mieux les services proposés. Dès 1973, la banque investit même la presse spécialisée des jeunes filles.
Si les Français sont faiblement bancarisés en 1967 – 15 à 18% seulement des ménages détiennent un compte en banque – on voit émerger avec la montée du salariat la bancarisation de la société, c’est-à-dire l’équipement des ménages en services financiers et produits tel l’emploi du compte chèques. À la fin des années 1980, on dépasse les 90% des comptes en banque.
Des femmes qui comptent dans la banque
En 2020, les femmes représentent 52% de l’effectif total du Groupe BNP Paribas et 31% d’entre elles occupent des postes de senior manager.
Le Groupe s’attache à promouvoir l’égalité professionnelle dans toutes les sphères professionnelles. Depuis 2011, il a ainsi développé un programme d’accompagnement des femmes vers les postes de cadres de direction. C’est dans ce contexte que l’objectif de 25% de femmes senior managers a été atteint en 2014, alors qu’elles n’étaient que 18,4% en 2011.
Si aujourd’hui les femmes exercent tous les métiers de la banque, BNP Paribas s’est engagé à faire progresser la mixité dans des professions traditionnellement à dominante masculine ou féminine, dans le cadre de son partenariat avec le programme mondial HeforShe, initié par ONUFemmes.
prend part à la campagne « HeForShe » d’ONU Femmes
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