La Banque de Syrie et du Liban, bras financier de Paribas au Levant

Mise à jour le : 9 Déc 2021
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Certificat au porteur d'une action de capital de 1500 francs. Banque de Syrie et du Liban. Archives historiques BNP Paribas

Certificat au porteur d'une action de capital de 1500 francs. Banque de Syrie et du Liban. Archives historiques BNP Paribas

Créée en 1863 suite à un accord actionnarial entre le gouvernement ottoman et des investisseurs britanniques et français, dont le Comptoir national d’escompte de Paris (CNEP), la Banque impériale ottomane se voit conférer pour trente ans le privilège exclusif d’émission des billets et de titres sur le territoire de l’Empire ottoman, levier important pour la mise en valeur des richesses du pays et le financement d’infrastructures indispensables à sa modernisation. La Banque impériale ottomane sera une des pièces maîtresses du financement des chemins de fer dans l’Empire.

En 1893, pour améliorer les liaisons entre Beyrouth et les principales villes syriennes, la banque impériale ottomane s’intéresse à la construction d’une ligne de chemin de fer reliant dans un premier temps Beyrouth à Damas, et ultérieurement prolongée vers Homs, Hamah et Alep. Le Comptoir national d’escompte de Paris et la Banque de Paris et des Pays-Bas, banques ancêtres de BNP Paribas, à travers diverses opérations financières puis l’entrée de cette dernière dans le capital de la Banque ottomane en 1920, participent activement à la réalisation de la ligne de Chemin de fer Damas-Hamah. Leur rôle devient encore plus déterminant avec la création en 1919 de la Banque de Syrie et du Liban (BSL), filiale de la Banque ottomane.

La Banque de Syrie et du Liban (1919-1970)

Point d’appui stratégique pour les intérêts économiques français dans la région, la Banque de Syrie et du Liban (BSL), est née de la volonté de la France de créer en Syrie une banque française à laquelle pourrait par la suite être confiée l’émission des billets de banque en Syrie et Liban, pays sous influence française via un mandat conféré par la Société des nations en 1920. En effet, la Banque impériale ottomane qui avait ce pouvoir avant la guerre, ne pouvait plus exercer ce privilège dans les régions détachées de l’Empire ottoman après la Première guerre mondiale, en raison de sa nationalité.

Fort de ce constat, la Banque impériale ottomane crée en 1919 une filiale qui prend la relève au Levant. La Banque de Syrie, constituée sous forme d’une société anonyme française, dont 94,45% du capital est souscrit par la Banque impériale ottomane, s’installe à Beyrouth et Marseille, et le gouvernement français lui confie formellement le privilège d’émission pour toute la Syrie.

En 1924, lors du renouvellement de son privilège d’émission, la Banque de Syrie prend le nom de Banque de Syrie et du Grand Liban, tandis que la Banque ottomane cède une partie de ses actions à des personnalités syriennes et libanaises.

Rôle de la Banque de Syrie et du Liban dans le financement des infrastructures ferroviaires

Dans le domaine des travaux publics, la Banque de Syrie et du Liban est très active. Durant les années 1920, elle octroie des crédits aux municipalités de Beyrouth et Damas : des réseaux routiers et ferroviaires sont aménagés et prolongés avec son concours.



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