La Banque ottomane : une structure originale au service de l’Empire ottoman

Mise à jour le : 29 Nov 2024
Siège de la Banque ottomane à Istanbul - Archives historiques BNP Paribas

Siège de la Banque ottomane à Istanbul - Archives historiques BNP Paribas

Dotée d’un statut juridique exceptionnel, la Banque ottomane s’emploie à assainir les finances turques et à moderniser l’Empire ottoman.

La Banque ottomane, appelée Banque impériale ottomane jusqu’en 1924, est créée le 4 février 1863 à Istanbul, par le gouvernement turc associé à des Français et des Anglais : l’objectif est de mettre fin à la crise financière qui sévit dans l’Empire depuis la fin de la Guerre de Crimée, et, plus largement, de mettre en place d’importantes réformes.

Son organisation reflète son caractère franco-anglais, les ressortissants des deux nations siégeant à parité dans les organes dirigeants. Elle a trois sièges sociaux à Londres, Paris et Istanbul, est cotée sur ces trois places, a deux conseils d’administration, un anglais et un français, et n’a pas de nationalité précise. Elle vivra sous ce statut juridique exceptionnel jusqu’en 1993.

Logo de la Banque ottomane
Logo de la Banque ottomane

Le développement des activités

À la fois banque centrale, banque d’affaires et banque commerciale, elle se voit confier le monopole de l’émission des billets dans l’Empire ottoman. Dès 1875, le gouvernement élargit ses prérogatives en lui confiant le contrôle du budget de l’État et l’assainissement de la situation financière : elle devient trésorier-payeur général de l’Empire.

Le redressement des finances turques permet à la Banque ottomane de développer, vers 1890, une double activité de financement de l’économie et de promotion d’entreprises. Elle apporte, par exemple, son concours financier à des entreprises ferroviaires et minières. Enfin, elle étend son réseau étranger et de nombreuses agences sont ouvertes en Orient.

Les bouleversements de la Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale et l’éclatement de l’Empire modifient considérablement le rôle de la Banque ottomane. Prise entre les différents belligérants, puisqu’elle fonctionne conformément à la législation ottomane, mais possède des capitaux français et anglais, elle perd son privilège d’émission, puis son rôle de banque d’État de Turquie lors de la création de la Banque centrale de la République de Turquie (1931).

À partir de 1920, la Banque de Paris et des Pays-Bas entre au capital de la banque et dans les années 1970, la Compagnie financière de Paris et des Pays-Bas en devient le seul actionnaire important. Recentrée sur la Turquie, elle est vendue au groupe turc Dogus (1996) qui fusionne avec la Garanti Bank (2001).

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