Troc, argent liquide, sans contact : petite histoire des moyens de paiements
Comment acheter, vendre, payer ses dettes ? Presque aussi vieux que l’humanité, le moyen de paiement connaît une accélération de l’histoire avec l’avènement de l’informatique et des nouvelles technologies de l’information. Une évolution que BNP Paribas a toujours activement accompagnée, voire initiée.
Du troc pratiqué depuis plus de 12 000 ans à l’apparition de la monnaie « sonnante et trébuchante », 2000 ans avant Jésus-Christ, puis des billets vers 800 et des chèques, arrivés en France en 1826 avec le succès que l’on connaît… les hommes ont fini par utiliser une large palette de moyens de paiement. Palette encore élargie depuis le milieu du XXe siècle, reflétant le progrès social et l’expansion économique du pays.
Aujourd’hui, les Français restent les champions du monde des émetteurs de chèques (environ 3 milliards par an), malgré l’adoption progressive de trois innovations majeures liées aux progrès technologiques : la carte de paiement, les distributeurs automatiques de billets (DAB) et l’accès aux comptes à distance.
Des chèques en papier à une carte en plastique
À la fin des années 1960 les Français s’équipent massivement d’un compte en banque et d’un chéquier. Mais cette opportunité commerciale pour les banques va aussi multiplier les opérations qu’elles doivent traiter et engendrer des flux de papier considérables. La carte de paiement, née aux États-Unis, va alors changer la manière de payer, tout en permettant aux banques de faire des économies. Les premières sont proposées aux clients de la BNP en 1967 sous le nom de carte bleue. Pour cela, la banque s’est associée avec cinq confrères : le Crédit lyonnais, la Société générale, le Crédit industriel et commercial, le Crédit commercial de France et le Crédit du Nord. Lorsque les DAB font leur apparition quatre ans après, en 1971, les clients peuvent, pour la première fois, accéder à leur argent 7/7j et 24/24h, les agences se désengorgeant parallèlement. Il faudra attendre 1992 pour que les cartes, jusqu’alors uniquement équipées d’une piste magnétique, accueillent la puce inventée en 1974 par le Français Roland Moreno, qui renforce leur sécurité.
Minitel, Internet : la banque à domicile
1980 annonce le début de la grande aventure du paiement à distance avec tout d’abord l’arrivée de de la télématique, matérialisée par le fameux Minitel. La BNP est alors pionnière et participe aux expérimentations de Vélizy. 2500 foyers (dont 500 sont clients de la banque) testent, pour la première fois, un service de banque à domicile : information sur la gamme des produits, adresses et horaires des agences et, déjà, commande de chéquier ou de devises ainsi qu’état de ses comptes. L’expérience est concluante et en 1983, six mois après la commercialisation nationale du Minitel, la BNP équipe ses agences et les premiers clients qui découvrent la gestion de la trésorerie et le passage d’ordres financiers en temps réel. La croissance est spectaculaire : 15 000 abonnés BNP en 1984, 225 000 fin 1989 (on compte alors 5 millions de Minitel). Le Cetelem, société de crédit à la consommation, est pour sa part pionnier de l’installation de Minitel dans les points de vente, permettant de concrétiser le crédit chez le commerçant.
Internet prend le relais de la télématique et les Français s’initient au commerce électronique et au e-paiement. Paribas, première banque en France connectée sur Internet, ouvre son site d’informations en 1995. Suivront en 1997 les services de télépaiement de factures puis de paiement sur Internet. De son côté, la BNP se branche en avril 1997 en créant BNP Net qui compte 2,6 millions d’abonnés fin 2013. Comme sur Minitel, le succès est là aussi au rendez-vous car les Français s’équipent de plus en plus en micro-ordinateurs.
Micro-paiements et e-sécurité : l’innovation dans les paiements du quotidien
En 1999, alors que les banques se remettent doucement du passage à l’euro (dans sa forme scripturale), l’expérience pilote Moneo, lancée par la BNP et six autres banques, conduit à la mise au point du porte-monnaie électronique via une carte à puce prépayée, pour les petits paiements de la vie quotidienne habituellement réglés en liquide. Cette nouvelle étape vers la dématérialisation de la monnaie s’illustre aujourd’hui par la mise sur le marché par BNP Paribas, la Banque postale, la Société générale, rejoints par le Crédit agricole de Paylib, un système de paiement en ligne concurrent de PayPal, qui offre l’avantage de conserver les coordonnées bancaires dans sa banque. Pour le client, un code confidentiel suffit pour payer un achat à partir de son ordinateur, de son smartphone ou de sa tablette…
Aujourd’hui, le paiement sans contact ni code
Car l’avenir des moyens de paiement réside dans les terminaux mobiles, smartphones ou tablettes. BNP Paribas est en 2009 l’une des premières banques à offrir à ses clients la possibilité de gérer leurs comptes en mode texto et à envoyer à ses clients des minimessages. L’heure est aussi aux technologies de paiement NFC, « sans contact », qui fluidifient le passage aux caisses : plus besoin d’entrer un code secret, il suffit d’approcher une carte ou un téléphone portable près du terminal du commerçant. Et dire que certains prédisaient la fin du système bancaire en l’an 2000…
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