Solutions de paiement : quand l’innovation fait des « sauts de grenouille »

Temps de lecture : 10min Nombre de likes : 1 likes Mise à jour le : 16 Déc 2022
Affiche publicitaire de la TEB pour la première carte de débit au monde avec écran d'affichage et clavier tactile, 2011 - Archives historiques BNP Paribas

Affiche publicitaire de la TEB pour la première carte de débit au monde avec écran d'affichage et clavier tactile, 2011 - Archives historiques BNP Paribas

Si l’origine du commerce est liée au troc, des unités d’échange ont progressivement été instaurées. Certains territoires n’ont cessé de faire évoluer les solutions pratiques de paiement, jusqu’à parvenir aux actuelles technologies sur smartphone. D’autres régions, moins industrialisées, ont au contraire effectué de véritables sauts de développement et sont aujourd’hui à la pointe de l’innovation bancaire.

Coquillages, sel, or, argent, papier-monnaie, carte bancaire matérialisée par un rectangle en plastique : les solutions de paiement se sont succédées, nombreuses, au fil des siècles. Certains pays tels que la France évoluent de façon linéaire en adoptant successivement ou simultanément les pièces et les billets, la monnaie scripturale, la carte bancaire (1967), avant d’expérimenter le porte-monnaie électronique (1999) et les technologies de paiement sans contact (2010). D’autres pays, moins développés et fondés sur une société majoritairement rurale, se sont longtemps limités aux échanges en espèces. Mais le développement d’un territoire ne suit pas toujours une progression constante.

Avancer plus tard, plus vite

Des pays moins avancés au plan économique et industriel peuvent connaître des bonds de développement. A la fin du XVIIIe siècle, la Révolution industrielle naît au Royaume-Uni. Si la France et la Belgique suivent dès le début du XIXe siècle, le Japon et la Russie ne démarrent leur industrialisation qu’à la fin du siècle et s’inspirent des techniques mises en œuvre avec succès. La croissance des uns permet souvent d’accélérer, quoique plus tardivement, le développement des autres en servant de modèle. Cela s’est vérifié plus récemment en Afrique de l’Ouest, au Maroc ou en Turquie : les dernières technologies sont accessibles, comme la 4G en téléphonie mobile, alors qu’on a fait l’économie des étapes intermédiaires. Cette transformation rapide s’illustre aussi dans le secteur bancaire où les nouvelles technologies facilitent les transactions financières et pallient un manque d’infrastructures.

Afrique, du cash au mobile

L’expression de « saut de grenouille » est souvent évoquée à propos des pays d’Afrique. Elle signifie leur capacité à franchir des paliers de développement pour atteindre directement les dernières technologies. BNP Paribas participe activement à cette évolution. En juin 2014, le Groupe s’associe à Orange pour ouvrir de nouveaux services de banque mobile par le biais d’Orange Money, un outil de transfert d’argent lancé en 2009. Ce dispositif permet aux clients de la BICICI (Banque internationale pour le commerce et l’industrie – Côte d’Ivoire), filiale du groupe BNP Paribas en Côte d’Ivoire, d’effectuer des opérations bancaires en « temps réel » : payer des factures d’eau ou d’électricité, acheter du crédit de communication. Les démarches sont effectuées simplement, depuis le téléphone mobile. Ce service devrait être étendu à d’autres pays où BNP Paribas et Orange sont présents, à commencer par le Sénégal. Car en Afrique, le téléphone mobile est devenu un moyen de paiement de premier plan. Les start-up rivalisent d’idées dans l’innovation bancaire, avec des applications qui viennent progressivement se substituer aux paiements en espèces. Au Kenya, M-Pesa est massivement adopté pour régler des factures au quotidien. SimplePay et son système de paiement par smartphone séduit largement au Nigéria, où les distributeurs automatiques de billets sont trop rares. Quant à l’Afrique du Sud, elle s’initie à SnapScan et à sa solution de paiement sans contact, utilisée par les vendeurs de rues.

Affiche publicitaire de la Banque internationale  pour le commerce et l’industrie Sénégal (BICIS) pour un produit en partenariat avec Orange Money permettant d’effectuer des transactions entre les comptes BICIS et Orange Money, 2014 – Archives historiques BNP Paribas
Affiche publicitaire de la Banque internationale  pour le commerce et l’industrie Sénégal (BICIS) pour un produit en partenariat avec Orange Money permettant d’effectuer des transactions entre les comptes BICIS et Orange Money, 2014 – Archives historiques BNP Paribas

Turquie, la banque voit loin

Puissance émergente dans la région euro-méditerranéenne, la Turquie a elle aussi connu un saut de développement. La population urbaine a plus que triplé en soixante ans, dans un territoire où l’agriculture et l’industrie ont longtemps dominé, loin devant les services. L’ouverture économique se met en place à la faveur d’accords de libre-échange. Au cours de la dernière décennie, l’offre bancaire s’améliore avec un développement des succursales et guichets automatiques de billets (GAB) et la Turquie adopte le paiement sans contact bien avant la France,  qui il est vrai, est bien équipée en cartes de paiement classiques. TEB, la joint-venture turque de BNP Paribas, s’investit dans le développement de nouvelles technologies bancaires. Elle est la première banque au monde à proposer dans son réseau de GAB le retrait d’argent sans carte, ceci grâce à son application CEPTETEB et à la technologie du code QR, téléchargeable gratuitement sur smartphone. TEB exploite toutes les facettes de l’innovation. En janvier 2014, elle lance une application spécialement conçue pour Google Glass : équipé de ses lunettes, le client bancarisé chez TEB peut repérer les distributeurs automatiques de billets les plus proches et obtenir les informations nécessaires pour y accéder. L’application permet aussi d’entrer en contact avec le service clientèle de la banque, par vidéo conférence.

Chine, une pépinière à grande échelle

L’histoire de la Chine est ponctuée d’inventions majeures. Parmi elles, le papier-monnaie utilisé dès la fin du Xe siècle pour compenser la pénurie de monnaie métallique et faciliter les échanges. Depuis les années 1980, la Chine connaît un développement économique fulgurant qui se mesure également à l’abondance de ses innovations. Le secteur bancaire ne fait pas exception : Alibaba, équivalent chinois d’eBay, révolutionne le paysage bancaire du pays avec Alipay, son système de paiement en ligne. De multiples start-up chinoises se lancent dans le développement d’applications pour mobiles, profitant de l’industrie nationale pour tester de nouveaux projets. Le Groupe BNP Paribas participe à cet élan avec d’autant plus d’enthousiasme que son lien à la Chine est ancien : en 1860, le Comptoir national d’escompte de Paris (CNEP) ouvre sa première agence à Shanghai. Depuis 2007, la mégalopole chinoise accueille L’Atelier BNP Paribas, dont l’ambition est de tester les technologies les plus innovantes afin de penser les usages bancaires de demain.

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