Le défi du Marché Saint-Honoré à l’Histoire
Concilier la technologie contemporaine et la culture d’un lieu chargé d’histoire : tel est le défi relevé par l’architecture de l’immeuble du Marché Saint-Honoré, qui abrite la banque de financement et d’investissement de BNP Paribas.
Le couvent des Jacobins
En 1611, Louis XIII donne un terrain près de la butte Saint-Honoré aux religieux dominicains de la rue Saint-Jacques, appelés « Jacobins ». Ils y fondent un nouveau couvent que la régente Marie de Médicis vient inaugurer en 1613. Pendant la Révolution française, le couvent est occupé, d’octobre 1789 à novembre 1794, par un groupe de députés et d’hommes politiques qui a pris l’habitude de se réunir dès l’ouverture des États Généraux. Ce « Club des Jacobins » marque le déroulement de la Révolution, notamment pendant la Terreur. La chute de Robespierre le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) entraîne sa disparition et la destruction du couvent.
Le marché couvert
Un marché s’installe sur l’emplacement laissé vide. Des maisons s’élèvent progressivement autour des quatre halles de bois et de pierre. Dès 1863, la couverture en bois du marché est jugée insuffisante. L’architecte Jules de Mérindol, collaborateur d’Eugène Viollet-le-Duc, construit alors un nouvel ensemble de fer et de verre, semblable au marché du Carreau du Temple. Mais, dans les années 1900, le développement des grands magasins d’alimentation et la multiplication des voitures des quatre-saisons provoquent le déclin des marchés parisiens.
Le temple de verre de Ricardo Bofill
Au début des années 1990, la municipalité décide de réhabiliter la place. Un nouveau projet est confié à l’architecte catalan Ricardo Bofill. La Banque Paribas saisit l’occasion de rationaliser ses implantations disséminées dans le voisinage de la rue d’Antin et s’associe au projet. En février 1997, 700 salariés de la banque s’installent dans le nouvel édifice. Ce temple de verre, qui reflète les maisons de la place, est constitué de deux ailes symétriques disposées autour d’une rue centrale (le passage des Jacobins) : il rend hommage à la grande tradition des passages couverts parisiens, et symbolise l’expérience ancienne tournée vers l’avenir.
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