La Caisse générale d’épargne et de retraite (CGER)
Institution publique créée pour développer l’épargne populaire en Belgique, la CGER a cherché à s’adapter dans un monde en rapide mutation, en passant du statut de caisse d’épargne à banque, puis de banque publique à banque privée.
Une institution publique au service de l’épargne
Soucieux d’améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière, les pouvoirs publics belges souhaitent encourager l’épargne populaire. En 1850, ils fondent la Caisse d’épargne qui fusionne quelques années plus tard avec la Caisse de retraite pour former la Caisse générale d’épargne et de retraite(CGER). La Banque nationale de Belgique, puis la Poste, mettent leurs guichets à sa disposition, créant ainsi un réseau exceptionnel.
Devant le succès de la CGER, le gouvernement lui adjoint la Caisse d’assurances en 1889 puis la Caisse de retraite pour les accidents du travail en 1903. La CGER connaît, pendant les années 1930, une spectaculaire croissance, due notamment à l’importance de la garantie de l’État.
De la banque publique à la banque privée
Mais après la Deuxième Guerre mondiale, la concurrence des banques et l’érosion du consensus politique à son égard mettent fin à son rôle de « ministre de l’épargne, du logement, des pensions et des assurances ». La CGER choisit de devenir une banque globale, capable d’offrir tous les produits proposés par les autres banques. En 1980, elle se transforme en banque et assureur publics. À la demande de l’État, la moitié du capital de la CGER-Banque et de la CGER-Assurances est vendu au groupe Fortis en 1993. Enfin, en 1998, Fortis acquiert la Générale de banque qui fusionne avec la CGER en Belgique pour former Fortis Banque (1999).
En dépit des changements profonds de son environnement, la CGER a gardé des éléments de continuité remarquables. Grâce à son monopole de fait en épargne, elle connaît jusque dans les années 1950 une tranquillité qui lui permet de mettre en place un statut du personnel spécifique, avec une concertation entre direction et syndicats. Une culture d’entreprise propre apparaît, basée sur le service à la société : crédits sociaux et services longtemps gratuits. Enfin, la vente croisée de services tels que l’épargne, le crédit au logement et l’assurance-vie, a fait de la CGER un précurseur de la « bancassurance ».
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