L’auteur de Till l’espiègle à la banque
Écrivain belge bien connu pour son roman mettant en scène le personnage de Till l’espiègle (Thyl Ulenspiegel), Charles De Coster a été employé un temps à la Société générale de Belgique.
Commis de banque avec une belle écriture
Il est né en 1827. Son père, flamand, meurt quand il a 7 ans. Sa mère, une lingère d’origine wallonne, rêve pour lui d’ascension sociale. Il vient d’avoir 17 ans quand elle obtient pour lui une place de « commis surnuméraire » à la Société générale de Belgique, ancêtre de BNP Paribas Fortis. Il ne touche pas d’appointements mais travaille « à l’essai » dans l’attente d’une titularisation. Début 1846, son chef lui obtient une gratification de 400 francs : « Ce jeune homme possède une belle écriture, est très intelligent et il mérite de l’encouragement. Sa mère est veuve et est obligée de le remplacer cette année dans la milice. » Charles passe ensuite « 3ème commis », au traitement annuel de 500 francs.
Le travail du jeune De Coster est aride. Affecté au service de « Caissier de l’État », il enregistre à longueur de journée les paiements opérés pour le compte du gouvernement. Déjà, il trouve un dérivatif dans l’écriture. En septembre 1847, il fonde la Société des Joyeux, confrérie d’amis épris d’art. Il y présente ses premiers essais.
Le 23 novembre 1850 enfin, n’y tenant plus, il démissionne de la banque. Sa lettre évoque le « peu de fruit qu’il a retiré de son zèle et de son exactitude » : depuis 1846, il n’a eu aucun avancement et il n’attend plus rien de la « carrière d’employé ». Pour solde de tout compte, la banque lui accorde une gratification de 300 francs.
Le rêve devient réalité
Charles De Coster entre alors à l’Université de Bruxelles. Il en sort cinq ans plus tard, ayant péniblement décroché un diplôme en philosophie et lettres. Il se lance comme journaliste, manie une plume anticonformiste et anticléricale, se fait l’ardent défenseur des libertés. Ses premières œuvres publiées ne lui apportent ni gloire, ni fortune et, à plusieurs reprises, il exerce des métiers alimentaires. En 1867, enfin, paraît « La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs » qui portera sa renommée aux quatre coins du monde. Le rêve est devenu réalité.
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