Accueil / Articles / Le mécanographe, un technicien au cœur de la banque Le mécanographe, un technicien au cœur de la banque Temps de lecture : 5min Nombre de likes : 9 likes Mise à jour le : 16 Déc 2022 Technicien de la BNCI en train de programmer des machines mécanographiques par montage d'un tableau de connexions vers 1955 - Archives historiques BNP Paribas Tags :Domaines d'activité Après la Première Guerre mondiale, le secteur bancaire se doit de gagner en efficacité afin de contrôler ses coûts de main-d’œuvre. Dans les années 1920, la mécanographie vient révolutionner la vie des bureaux. Le Comptoir national d’escompte de Paris est l’une des premières banques à intégrer les nouvelles techniques de traitement de l’information. Le métier de mécanographe, aujourd’hui disparu, est alors essentiel. L’innovation en marche Au début du XXe siècle, le fonctionnement de la banque implique de nombreux documents imprimés : relevés de compte, bordereaux d’effets de commerce, fiches de comptes titres, comptabilités en multiples exemplaires… Les opérations à traiter vont croissant avec la multiplication des comptes clients. Il faut à la fois contrôler le coût de la main-d’œuvre, qui s’envole avec l’inflation d’après-guerre mais aussi gagner en efficacité dans les tâches administratives. La mécanographie offre alors de nouvelles perspectives. Les Etats-Unis, puis l’Allemagne, instaurent une industrie bureautique. Des machines comptables sont mises au point et les machines à cartes perforées, créées pour le recensement américain de 1890, arrivent sur le marché français dans les années 1920. Le Comptoir national d’escompte de Paris (CNEP) est l’une des premières banques du pays à adopter ces nouvelles techniques de l’information. En 1926, elle investit 2,6 milliards de francs dans l’acquisition de 90 machines comptables. Ce changement implique la création d’un nouveau métier au sein de la banque, celui de mécanographe. Tabulatrice Bull BS 120 (machine électro-comptable), ouverte en période de maintenance – Archives historiques BNP Paribas Un technicien formé Ce poste de technicien devient d’autant plus essentiel que la mécanisation se développe. Au milieu des années 1930, toutes les agences parisiennes et provinciales du CNEP sont équipées de machines comptables, de machines à cartes perforées, de tabulatrices et trieuses. Leur utilisation nécessite un savoir-faire spécifique. C’est pourquoi le constructeur des machines assure la formation des équipes devant intégrer l’atelier mécanographique. Cet atelier accueille les « perfos-vérifs », qui produisent les cartes destinées à entrer les données dans les machines. On y trouve également l’électromécanicien, équipé de son voltmètre et de sa burette d’huile pour l’entretien de la machine. Batterie de trieuses au centre de conservation des titres de la BNCI à Dinan (France) en 1939 – Archives historiques BNP Paribas Des qualités spécifiques Ce personnel est un rouage essentiel dans le fonctionnement de la banque, qui est une industrie de l’information. Un mécanographe doit faire preuve d’une attention continue pour éviter les erreurs, être observateur et résistant car la manipulation des lourds tiroirs des cartothèques peut se révéler fatigante. Une bonne capacité de concentration est aussi de mise, alors que le bruit des machines se fait entendre dans l’atelier. Dans les années 1950, la mécanographie est à son apogée et le métier de mécanographe s’apprend dans les collèges et lycées techniques. Le métier va disparaître progressivement au profit de nouveaux métiers de la banque dans les années 1960, avec l’arrivée de l’informatique : les mécanographes cèdent le pas aux programmeurs, opérateurs, pupitreurs… Salle des ordinateurs à la BNP en 1969 – Archives historiques BNP Paribas Aimer cette page 9 likes Partager cette page Linkedin Facebook Twitter Mail Copier le lien de l'article