Les prémices du mécénat environnemental : le partenariat de la BNP et du WWF en 1987

Temps de lecture : 12min Nombre de likes : 1 likes Mise à jour le : 28 Déc 2022
Extrait d'une revue du réseau TRAFFIC dédiée aux espaces animales menacées, 1987 - Archives historiques BNP Paribas

Extrait d'une revue du réseau TRAFFIC dédiée aux espaces animales menacées, 1987 - Archives historiques BNP Paribas

En 1987, la BNP et le WWF (World Wildlife Fund  – Fonds mondial pour la nature) lancent conjointement un jeu concours national destiné aux 6 -16 ans autour du thème « Protéger les animaux, c’est d’abord mieux les connaître ». S’inscrivant dans « l’Année européenne de l’environnement », cette initiative trouve un large écho dans la société et encourage le mécénat dans le domaine de la sauvegarde de l’environnement.

La BNP et le WWF sensibilisent les jeunes à la sauvegarde de la nature

Il y a un peu plus de trente ans, les agences en France de la BNP se retrouvent au cœur d’une vaste opération de sensibilisation autour de la protection des espèces animales menacées,  destinée aux jeunes.

Ainsi, cette action pédagogique s’appuie sur l’émergence en France d’une prise de conscience de l’importance de la lutte pour la nature. En 1987, par exemple, le WWF-France récolte 40% de ses fonds grâce aux entreprises. La protection des milieux naturels, de l’ours brun des Pyrénées, des flamands roses de Camargue, du vautour fauve des Cévennes ou des tortues marines de Guyane sont alors autant de projets défendus par l’ONG en France.

Album Panini dédié aux espèces animales menacées réalisé avec le WWF, 1987 – Archives historiques BNP Paribas
Album Panini dédié aux espèces animales menacées réalisé avec le WWF, 1987 – Archives historiques BNP Paribas

En quoi consiste ce projet ? La banque et le Fonds mondial pour la nature (WWF) imaginent un jeu concours consistant à reconnaître dix espèces animales menacées en France, d’après leur photo sur un poster. Afin d’offrir une large visibilité à l’opération, la BNP déploie des bulletins de participation dans toutes ses agences en France. Selon le règlement du jeu, chaque jeune peut retirer le poster –bulletin de participation dans une agence BNP et y reporter les bonnes réponses, de mai à juin 1987.

Affiche du jeu concours de la BNP et du WWF : « Protéger les animaux c’est abord mieux les connaître », 1987 – Archives historiques BNP Paribas
Affiche du jeu concours de la BNP et du WWF : « Protéger les animaux c’est abord mieux les connaître », 1987 – Archives historiques BNP Paribas

Outre cette action de sensibilisation, la BNP finance aussi l’édition du premier dépliant du réseau TRAFFIC (The Wildlife Trade Monitoring  Network) destiné à informer le grand public des conséquences du commerce des espèces menacées.

Qu’est -ce que le réseau TRAFFIC ?

The Wildlife Trade Monitoring Network est une organisation non gouvernementale de surveillance du commerce de la faune et de la flore. Fondée en 1976 par le WWF et l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), elle s’attache à préserver la biodiversité et favoriser un développement durable. Le bureau TRAFFIC France a été ouvert en 1987.

La jeunesse répond à l’appel de la nature

Le jeu concours est largement diffusé auprès des jeunes. Ainsi, la BNP a déployé un kit de communication dans toutes ses agences de France et des annonces presses ont été insérées dans des titres jeunesse tels que Mickey, Picsou, Pif, Fripounet, Spirou et Okapi.
Le bilan de l’opération est positif. 700 000 bulletins de participation au jeu sont effectivement distribués à travers la France et 140 000 enfants tentent leur chance. A la clôture du jeu, la BNP désigne 20 000 lauréats parmi les bulletins gagnants.

Lettre du Ministre délégué chargé de l’environnement à René Thomas, président de la BNP et lettre du WWF au directeur de la communication de la BNP, 1987- Archives historiques BNP Paribas
Lettre du Ministre délégué chargé de l’environnement à René Thomas, président de la BNP et lettre du WWF au directeur de la communication de la BNP, 1987- Archives historiques BNP Paribas

Et le WWF crée un prix encourageant le mécénat d’entreprise pour l’environnement

Afin de prolonger l’intérêt suscité par l’Année européenne de l’environnement et d’encourager le mécénat environnemental, le WWF s’attelle à la création d’un prix dès la fin de l’année 1987. Il s’agit de mettre à l’honneur trois entreprises ayant porté ou soutenu les meilleures initiatives dédiées à la protection de la nature. Vingt actions de partenariat exemplaires au service de la conservation de la nature sont retenues pour la première édition du label « Entreprises et Patrimoine Nature », parmi lesquelles la campagne de sensibilisation de la BNP autour des espèces menacées.

Trophée du Prix « Entreprises et Patrimoine Nature », 1987, Archives Historiques BNP Paribas
Trophée du Prix « Entreprises et Patrimoine Nature », 1987, Archives Historiques BNP Paribas

Les trois lauréats de cette première édition sont les éditions Panini pour la meilleure action de sensibilisation et d’éducation du public, la société Wonder pour la meilleure initiative en faveur de la protection de la nature et la BNP pour la meilleure action de sponsoring et de mécénat en faveur de la conservation de la nature.

Jean-Claude Hallé, directeur de la communication de la BNP, reçoit le prix Entreprises et Patrimoine Nature à la mairie de Paris le 13 octobre 1988, en présence du Duc d’Edimburg, président du WWF international et du maire de Paris, Jacques Chirac – Archives historiques BNP Paribas
Jean-Claude Hallé, directeur de la communication de la BNP, reçoit le prix Entreprises et Patrimoine Nature à la mairie de Paris le 13 octobre 1988, en présence du Duc d’Edimburg, président du WWF international et du maire de Paris, Jacques Chirac – Archives historiques BNP Paribas

L’année 1987 a marqué l’émergence d’une prise de conscience collective autour des enjeux environnementaux et le développement du mécénat d’entreprise dans le domaine de sauvegarde de la nature.

Le saviez- vous ?

C’est en 1987 que le concept de développement durable est clairement défini. La Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations unies publie un rapport intitulé « Our Common Future » (« Notre avenir à tous »), aussi connu sous le nom de Rapport Brundtland, du nom de la Norvégienne Gro Harlem Brundtland, alors présidente de l’instance.

BNP Paribas et la biodiversité aujourd’hui

Si BNP Paribas fait de la lutte contre le changement climatique sa priorité environnementale, le Groupe a aussi défini un plan de préservation de la biodiversité à travers ses activités de financement. Ainsi, certains investissements ayant un impact néfaste sur la biodiversité sont exclus du périmètre d’action de la banque. C’est notamment le cas des financements liés au commerce d’espèces animales ou végétales protégées par la convention CITES de 1973, ou encore celui des techniques de pêche utilisant des filets dérivant de plus de 2.5 kms.

Jardins aménagés favorisant la biodiversité au Campus BNP Paribas Louveciennes
Jardins aménagés favorisant la biodiversité au Campus BNP Paribas Louveciennes 

L’engagement de BNP Paribas en faveur de l’environnement et plus particulièrement de la biodiversité s’inscrit dans le respect des « Principes de l’Equateur » que le Groupe a adoptés en 2008. Cette charte comprend 10 principes pour un investissement respectueux de l’environnement.
Outre ce volet financement, Le Groupe a identifié quatre secteurs sensibles d’un point de vue environnemental et a mis en place des politiques de préservation. Il s’agit de la production d’huile de palme, de pâte à papier, l’extraction minière et l’agriculture. Cela se traduit par l’absence de développement de projets dans les zones ou écosystèmes importants pour la biodiversité.

Etang de Virelle en Wallonie – Aquascope Virelle
Etang de Virelle en Wallonie – Aquascope Virelle

Enfin, la banque s’attache aussi à réduire sa propre empreinte environnementale dans le cadre de ses activités et à développer la connaissance ainsi que le partage des meilleures pratiques environnementales. L’acquisition de l’Etang de Virelle en Wallonie par sa filiale belge, BNP Paribas Fortis, s’inscrit dans ce sens. La Banque a cédé la gestion de ce site, acquis en 1985, à trois associations par un bail emphytéotique de 99 ans. Il est constitué d’un étang de 125 hectares, l’un des plus grands plans d’eau « naturels » de Wallonie. Celui-ci a entièrement été remodelé en berges naturelles pour favoriser la biodiversité. Le site est aussi doté d’un centre d’interprétation de la nature, d’un observatoire ornithologique, ainsi que d’un hôpital pour oiseaux.

Abri d’oiseaux- Aquascope Virelle
Abri d’oiseaux- Aquascope Virelle

BNP Paribas a renforcé ses engagements en faveur de la transition énergétique et a décidé de réduire son soutien aux énergies polluantes. C’est pourquoi il a notamment fait le choix de cesser ses relations avec les acteurs dont l’activité principale est l’exploration, la production, la distribution, le marketing ou le trading de gaz et de pétrole de schiste et/ou de pétrole issu des sables bitumineux.

Pour en savoir plus sur la responsabilité environnementale du Groupe

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