Liberté, égalité, électricité !

Temps de lecture : 5min Nombre de likes : 0 likes Mise à jour le : 16 Déc 2022
Prospectus de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité. Emission obligations nominatives 5,5% de 500 francs au porteur, 1937. Archives historiques de la BNP Paribas.

Prospectus de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité. Emission obligations nominatives 5,5% de 500 francs au porteur, 1937. Archives historiques de la BNP Paribas.

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Voici un titre boursier : c’est une obligation de 1937 émise par la Compagnie parisienne de distribution d’électricité (CPDE). Cette obligation témoigne non seulement de l’histoire financière de l’électricité à Paris, mais aussi de l’imaginaire qui a entouré et favorisé le développement de cette nouvelle technologie, quasi mystique, dans les villes et les foyers français.

Prospectus de la CPDE. obligation nominative 5,5% de 500 francs au porteur. Gros plan sur la représentation de électricité et des trois allégories. Archives historiques BNP Paribas
Prospectus de la CPDE. obligation nominative 5,5% de 500 francs au porteur. Gros plan sur la représentation de électricité et des trois allégories. Archives historiques BNP Paribas

La célébration des bienfaits de l’électricité a en effet inspiré la création d’un univers idéalisé et exprimé par les artistes du premier XXe siècle. Pour la représentation de l’électricité, ces derniers puisent leurs sources dans un répertoire existant : les panoplies d’objets, la statuaire classique et la symbolique républicaine voire maçonnique de la lumière. C’est cet univers qui inspire les trois allégories qui, prenant une forme néo-classique, ornent l’obligation de 1937. A gauche, l’allégorie de la lumière apportée dans la ville par l’électricitéla liberté, portant son flambeau et guidant le progrès humain. A droite, un autre personnage féminin se chauffe sur un brasero et symbolise l’apport de l’électricité dans le chauffage urbain. Enfin, une troisième allégorie occupe le centre de la scène : c’est la Ville de Paris, reconnaissable à sa couronne murale (celle qui coiffe les armoiries de Paris), à la fois soutien et bénéficiaire de l’industrie électrique, ce que traduit l’enlacement des deux autres personnages.

La Tour Eiffel de nuit pendant l'Exposition de Paris. France Paris, 1889. Bibliothèque du Congrès
La Tour Eiffel de nuit pendant l’Exposition de Paris. France Paris, 1889. Bibliothèque du Congrès

Il s’agit là d’une autre mise en scène bien plus vaste de l’électricité triomphante, qui s’inscrit pleinement dans la stratégie de communication de la Compagnie parisienne de distribution d’électricité. Souvenons-nous qu’en 1937, Raoul Dufy exposait sa Fée Électricité au palais de la Lumière et de l’Électricité, dans le cadre de l’Exposition internationale des arts et techniques appliqués à la vie moderne. Une peinture monumentale commandée par Charles Malégarie, directeur de la CPDE, qui avait l’objectif affiché de « Mettre en valeur le rôle de l’électricité dans la vie nationale et dégager notamment le rôle social de premier plan joué par la lumière électrique ».

Fée électricité, de Raoul Dufy, décoration monumentale exposée en 1937 à l’Exposition internationale des arts et techniques appliqués à la vie moderne. Actuellement au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Source : http://www.mam.paris.fr/fr/oeuvre/la-fee-electricite.
Fée électricité, de Raoul Dufy, décoration monumentale exposée en 1937 à l’Exposition internationale des arts et techniques appliqués à la vie moderne. Actuellement au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Source : http://www.mam.paris.fr/fr/oeuvre/la-fee-electricite.

Il s’agit donc d’un document très riche et aux sens multiples, à la fois symbole de l’histoire de la finance et de l’électricité.

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