TRANSCRIPTION DU PODCAST COMME D.A.B. – éPISODE N°6 HORACE FINALY, BANQUIER LITTÉRAIRE ET DIPLOMATE

Comme DAB Distributeur d’anecdotes bancaires par BNP Paribas. C’est le podcast qui vous livre les coulisses et les histoires insolites de la banque. Ces moments qui font la singularité et la culture d’un groupe de 2 siècles d’existence à consommer partout et à tout moment !

Horace Finaly : Le banquier diplomate passionné de littérature qui allie la culture au commerce pour développer les relations internationales de Paribas

Ce n’est pas un secret, BNP Paribas est une banque d’envergure internationale.
Mais savez-vous quels hommes et femmes se cachent derrière les projets de BNP Paribas ?
Dans cet épisode, on vous raconte les aventures de l’un d’entre eux Horace Finaly, talentueux banquier, passionné de lettres et explorateur.

Il fait son entrée dans le monde bancaire en 1900 et multiplie alors les voyages d’affaires pour négocier des emprunts contractés par des États ou des grandes entreprises. Grâce à ses nombreuses missions menées à travers le monde, il renforce la stature de banque d’affaires internationale de Paribas.
Japonais, Argentins, Américains, Hongrois… tous les financiers de l’époque ont vu passer Horace Finaly dans leur pays.
Curieux par nature et ouvert sur le monde, il se distingue par ses capacités d’analyse et son sens diplomatique aigu lors de ses missions à l’étranger. Ses qualités sont rapidement remarquées par ses supérieurs qui lui confient des tâches importantes. Il est par exemple envoyé au Japon en 1907 pour étudier les possibilités d’implantation de Paribas ainsi que dresser un rapport sur la situation économique du pays.
Son discours lors du dîner officiel à Tokyo en novembre témoigne de son ressenti :
(…) Prêt à rentrer en France, j’emporte de ce séjour, hélas bien court, au Japon de fortes et durables impressions qui ne sauraient se résumer en quelques mots (…) venu (…) pour m’instruire, je repartirai convaincu de l’excellence de l’œuvre à accomplir, et plus tard je serai heureux de penser que j’aurai été un ouvrier modeste de la première heure. Je lève mon verre au resserrement des liens économiques entre le Japon et la France, à la prospérité du Japon. »

Des aptitudes renforcées par des études pluridisciplinaires lui permettent de réaliser de belles rencontres

Pour comprendre le talent et la personnalité d’Horace Finaly, plongeons-nous dans sa jeunesse.
Car, c’est grâce à son héritage et à ses rencontres que ce grand banquier est en partie devenu ce qu’il est.
Né à Budapest de parents austro-hongrois le 30 mai 1871, il s’installe en France avec sa famille à l’âge de neuf ans.
Sa capacité à évoluer naturellement dans des contextes culturels variés trouve sa source dans son histoire familiale.
Une fois établi en France, Horace baigne dans le milieu littéraire et intellectuel parisien. En effet, sa mère tient un salon littéraire auquel sont conviés des poètes romanciers et hommes de lettres tels qu’Anatole France.
Il rencontre Marcel Proust durant ses études au lycée Condorcet à Paris en classe de rhétorique. Ils lancent ensemble une revue littéraire intitulée « le banquet » en 1882. Horace publie des poèmes sous le pseudonyme de Perdican.
Dès lors, les deux élèves nouent une solide amitié qui perdure à travers les années.
C’est à Horace que Marcel Proust adresse le premier exemplaire de son livre « A la recherche du temps perdu » Horace peut compter sur son entourage pour l’inspirer mais son parcours personnel est tout aussi brillant que celui de ses amis.
Avant d’intégrer Paribas à l’âge de 29 ans, il suit des études de droit et parle également 4 langues : l’anglais, le français, l’allemand et l’italien.
Ses aptitudes littéraires, linguistiques et culturelles lui ouvrent les portes d’une brillante carrière au sein de la banque.
En 1904, il est présent aux États-Unis lors du discours de Roosevelt au congrès. Discours qui annonce le grand rôle que l’Amérique s’apprête à jouer dans les affaires internationales. Cela le pousse à orienter les affaires de la banque vers ce continent et amorcer de futures relations commerciales.
Il négocie notamment des emprunts pour des compagnies ferroviaires telles que la Pennsylvania Company. Et c’est grâce à ces titres négociés à hauteur de 250 millions de francs que la France pourra par la suite financer en partie ses achats auprès des États-Unis pendant la grande guerre.
Il participe également à la création de nouvelles banques telles que La Banque des Pays de l’Europe Centrale. Il investit dans la Banque Ottomane, la Banque de Syrie entre-autres dans le but d’étendre l’influence de Paribas à l’international ainsi que l’influence politique de la France.
Il entame des discussions fructueuses avec l’Argentine et l’Uruguay…

Des actions innovantes et audacieuses qui ont créé Paribas et ont porté Horace Finaly à la tête de la banque

Et c’est en raison de ses nombreux voyages d’affaires et de ses missions à caractère diplomatique, qu’il est fait chevalier de la légion d’honneur le 28 juillet 1911 pour services exceptionnels ayant contribué au développement de l’influence française à l’étranger. Rien que ça !
Il atteint une nouvelle étape dans sa carrière lorsqu’il devient directeur général de Paribas en 1919.
En 1931, l’Agence Indépendante d’information internationale raconte :
« C’est Monsieur Finaly qui a fait de la banque de Paris et des Pays-Bas, la première grande banque d’affaires française, qui lui a donné ses possibilités d’extension et d’influence, dont seuls peut-être ceux qui ont des relations suivies avec les milieux internationaux peuvent connaître la réelle importance. »
Jusqu’à sa démission en 1937, il multiplie les choix innovants et audacieux. À l’image de ses prises de participation industrielles après la Première Guerre mondiale.
En investissant dans des secteurs stratégiques comme la chimie, la construction électrique et la sidérurgie, il permet
de faire évoluer Paribas en renforçant son caractère de banque d’affaires internationale.
Après 40 ans de bons et loyaux services, Monsieur Finaly tire finalement sa révérence la presse lui rend hommage en juin 1937 :
« Monsieur Finaly dirigeait depuis si longtemps la Banque de Paris et des Pays-Bas qu’on était arrivés à identifier sa personnalité avec la banque elle-même. »
Une belle histoire pleine de succès pour un banquier littéraire qui a énormément compté pour Paribas.
Comme quoi les métiers de la banque ne se résument pas seulement à des lignes de chiffres ! La culture, la littérature, la communication et l’ouverture d’esprit constituent également une inestimable valeur dans la réussite de grands projets d’avenir !

C’était comme DAB, distributeur d’anecdotes bancaire. On se retrouve très bientôt pour de nouveaux petits savoirs
autour de l’histoire de BNP Paribas.