« Les jolies colonies de vacances », dans la banque aussi…

Mise à jour le : 10 Juil 2025
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Colonie de la BNCI à Saint-Pierre Les Nemours en 1954, rassemblement des enfants avant une promenade - Archives historiques BNP Paribas (6Fi172-1)

Les colonies de vacances, nées à la fin du XIXe siècle en Suisse, se développent rapidement en France. En complément du système éducatif traditionnel, elles sont une facette des actions sociales menées par les banques. La Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI), ancêtre de BNP Paribas, s’est particulièrement investie, avec de nombreux centres de vacances.

Éducation au grand air

L’origine des colonies de vacances relève d’un souci hygiéniste et éducatif. En 1876, le pasteur suisse Hermann Walter Bion, alarmé par la santé fragile d’enfants défavorisés de Zurich, décide d’emmener 68 enfants chez des paysans du canton d’Appenzell. Encadrés par huit maîtres et maîtresses d’école, les jeunes profitent de l’air pur à la campagne ainsi que de leçons éducatives et religieuses.

En France, les premières colonies scolaires voient le jour en 1883, sous l’impulsion d’Edmond Cottinet, administrateur de la Caisse des écoles du IXe arrondissement de Paris. En parallèle, des colonies catholiques, dans la lignée des patronages, offrent une éducation complémentaire à l’enseignement laïque dispensé à l’école.

Dès les années 1930, l’organisation des colonies se réglemente. Les maîtres sont formés et l’État intervient dans le fonctionnement des séjours. Le 17 juin 1938, un décret-loi est voté, relatif à la protection de l’enfant hors du domicile de ses parents.

Les centres de vacances de la BNCI

Après la Première Guerre mondiale, les centres de vacances connaissent un essor rapide pour atteindre leur apogée entre 1930 et 1960. Les établissements bancaires proposent alors des séjours aux enfants de leurs employés. Ce sont les Comités d’entreprise qui prennent en charge la gestion logistique et budgétaire.

Souvenir de vacances

En 1940, un groupe d’enfants pose en uniforme avec leurs accompagnatrices – Archives historiques de BNP Paribas (12FI65EL)

Groupe Enfants 1940 Frahbnpp 12fi65 Fusion 6

La Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI) joue un rôle important, en développant une gamme de programmes adaptés aux besoins des familles.

À Soulac-sur-Mer, Saint-Pierre Quiberon, Les Rosaires, Dol de Bretagne, Pont-l’Abbé, Aurillac, Vercel, Murat ou encore Saint-Saturnin, des colonies de mer, campagne et montagne accueillent les enfants âgés de 5 à 15 ans. En 1950, un « Home d’enfants » est ouvert à Divonne-les-Bains près du lac Léman. Ce centre sanitaire est dédié aux enfants fragiles et agréé par la Sécurité Sociale.

Les petits « colons » font le plein de nature et de loisirs.

Et déjà, la Banque cherche à varier les distractions : construction de cabanes, kermesse, promenades, baignades, rencontres des animaux de la ferme…

Portée par l’éducation nouvelle, la colonie de vacances intègre aussi la psycho-pédagogie. Elle est une éducation complémentaire de celle dispensée à l’école.

Une évolution constante

Dans les années 1950, les colonies de vacances connaissent un grand succès en France. En 1955, plus d’un million d’enfants participent à ces programmes.

La BNCI s’investit et permet, en 1958, à 1 738 enfants de partir en vacances.

Au fil des décennies, cette tradition se perpétue et les programmes d’activités se diversifient. Les enfants peuvent profiter de sports d’hiver, d’équitation, de kayak, de moto-cross ou d’activités scientifiques, en plus des classiques promenades à vélo, randonnées et baignades.

Au fil du temps, et afin de plaire aux enfants, la Banque enrichit son offre d’activités et propose stages de cinéma, de danse et de cirque.

Dès 1970, le Comité d’entreprise de la BNP inscrit à son catalogue des séjours linguistiques en Angleterre et en Allemagne. Le « centre de vacances » se substitue au terme de « colonie de vacances » en 1973, à la suite d’un décret. Les résidences gagnent nettement en confort et les destinations se diversifient.

Sur la plage des Rosaires

Extrait du film « Les grandes vacances » réalisé pour le Comité Central d’Entreprise de la BNP en 1973.

Aujourd’hui, l’offre du Comité Central d’entreprise de BNP Paribas combine horizons proches et lointains. En 2015, 3 814 enfants du personnel de BNP Paribas âgés de 4 à 18 ans ont effectué un séjour en France et 2 772 à l’étranger.

Grâce à l’amélioration des mesures de sécurité et de la formation des personnels encadrants, ces séjours procurent toujours plus de formidables souvenirs et nourrissent l’esprit de découverte des participants. En 2013-2014, 1,3 million d’enfants en ont bénéficié en France.


Souvenirs de la colonie de vacances au château de Landifer …

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château de Landifer a abrité plusieurs services administratifs qui y ont trouvé refuge. Mais cet endroit a également servi de havre pour les enfants des employés de Paribas, qui y ont passé des vacances inoubliables. De 1940 à 1983, Paribas a transformé ce charmant manoir des Pays-de-Loire en une colonie de vacances.

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