« Les jolies colonies de vacances », dans la banque aussi…
Les colonies de vacances, nées à la fin du XIXe siècle en Suisse, se développent rapidement en France. En complément du système éducatif traditionnel, elles sont une facette des actions sociales menées par les banques. La Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI), ancêtre de BNP Paribas, s’est particulièrement investie, avec de nombreux centres de vacances.
Education au grand air
L’origine de la colonie de vacances relève d’un souci hygiéniste et éducatif. Le pasteur suisse Hermann Walter Bion, alarmé par la santé fragile d’enfants défavorisés de Zurich, décide d’emmener 68 enfants chez des paysans du canton d’Appenzell, en 1876. Encadrés par huit maîtres et maîtresses d’école, les jeunes profitent de l’air pur à la campagne, de leçons éducatives et religieuses. En France, les premières colonies scolaires sont lancées en 1883 sous l’impulsion d’Edmond Cottinet, administrateur de la Caisse des écoles du IXe arrondissement de Paris. Des colonies catholiques, dans la lignée des patronages, sont également proposées afin de corriger l’éducation laïque dispensée à l’école. Dès les années 1930, l’organisation des colonies se réglemente. Les maîtres sont formés et l’Etat intervient dans le fonctionnement des séjours : le 17 juin 1938, un décret-loi est voté, relatif à la protection de l’enfant hors du domicile de ses parents.
Les colonies de la BNCI
Les centres de vacances se développent rapidement après la Première Guerre mondiale et atteignent leur apogée entre 1930 et 1960. Les établissements bancaires proposent des séjours aux enfants de leurs agents, par le biais de leurs Comités d’entreprise, responsables de leur gestion logistique et budgétaire. La Banque nationale pour le commerce et de l’industrie (BNCI) s’illustre particulièrement en développant une offre variée : à Soulac-sur-Mer, Saint-Pierre Quiberon, Les Rosaires, Dol de Bretagne, Pont-l’Abbé, Aurillac, Vercel, Murat ou encore Saint-Saturnin, des colonies de mer, campagne et montagne sont organisées pour les enfants de 5 à 15 ans. En 1950, un « Home d’enfants », centre sanitaire dédié aux enfants fragiles et agréé par la Sécurité Sociale, est ouvert à Divonne-les-Bains près du lac Léman.
Les petits colons font le plein de nature et de loisirs. Et déjà, la variété des distractions est recherchée par la banque : construction de cabanes, kermesse, promenades, baignades, rencontres des animaux de la ferme… Portée par l’éducation nouvelle, la colonie de vacances intègre aussi la psycho-pédagogie. Elle est une éducation complémentaire de celle dispensée à l’école.
Une évolution constante
En 1955, plus d’un million d’enfants partent en colonie, en France. En 1958, 1738 enfants bénéficient des colonies de la BNCI. La tradition se maintient au fil des décennies mais les programmes d’activités s’étoffent : sports d’hiver, équitation, kayak, moto-cross ou activités scientifiques viennent s’ajouter aux classiques promenades à vélo, randonnées et baignades. Des stages de cinéma, de danses et de cirque sont aussi proposés, pour coller aux passions actuelles.
Dès 1970, le Comité d’entreprise de la BNP inscrit à son catalogue des séjours linguistiques en Angleterre et en Allemagne. Le « centre de vacances » se substitue au terme de « colonie de vacances » en 1973, à la suite d’un décret. Les résidences gagnent nettement en confort et les destinations se diversifient.
Aujourd’hui, l’offre du Comité Central d’entreprise de BNP Paribas combine horizons proches et lointains. En 2015, 3814 enfants du personnel de BNP Paribas âgés de quatre à dix-huit ans ont effectué un séjour en France et 2772 à l’étranger. Si les mesures de sécurité et la formation des personnels encadrant se sont considérablement accrues, ces séjours procurent de formidables souvenirs et nourrissent l’esprit de découverte des participants. En 2013-2014, 1,3 million d’enfants en ont bénéficié en France.
VOIR LA GALERIE PHOTOS – Souvenirs de la colonie de vacances au château de Landifer …
Plusieurs services administratifs se sont repliés dans le château de Landifer durant la Seconde Guerre mondiale. Mais de nombreux employés de Paribas y ont aussi envoyé leurs enfants en vacances ! Des années 1940 à 1983, Paribas a fait de ce joli manoir des Pays-de-Loire une colonie de vacances.
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