René Thomas l’intuitif

René Thomas entre au Comptoir national d’escompte de Paris (CNEP) en 1961 : il fait partie de la nouvelle génération qui veut moderniser l’établissement. Il est directeur des agences de Paris au moment de la naissance de la Banque nationale de Paris (BNP) en juin 1966. En 1972, il est à l’origine de la nouvelle direction des grandes entreprises et du développement, qu’il anime pendant dix ans.

En 1982, il est nommé président directeur général de la BNP. Il restera douze ans à sa tête, en effectuant trois mandats jusqu’en 1993. Son expérience de la banque permet à la BNP de maîtriser les conséquences de la crise latino-américaine de 1982-1983 et de celle de l’Union soviétique en 1992. La banque limite également les risques de l’immobilier et évite de s’engager dans des participations aventureuses.

René Thomas développe l’activité d’assurance, avec la création de BNP Ré et de Natio Vie, et réalise, le premier, une opération de bancassurance en rapprochant par des participations croisées significatives, la BNP et l’UAP, aujourd’hui intégrée dans Axa. Ce rapprochement permet à la BNP, alors nationalisée, d’augmenter significativement le niveau de ses fonds propres. Son ambition majeure, l’alliance BNP-Dresdner Bank envisagée dès 1988 (échange d’administrateurs) rencontre plus d’écho en Allemagne qu’en France.

Il assigne à la BNP plusieurs grands objectifs dans la durée : la modernisation de la banque par le développement intensif de l’informatique de gestion, l’amélioration de la formation des hommes (centre de Louveciennes), la promotion de nouveaux cadres dirigeants (âgés d’une quarantaine d’années en moyenne) pour assurer la relève, la rentabilité de l’établissement avec une adaptation continue des moyens. C’est René Thomas qui propose que Michel Pébereau lui succède pour privatiser la banque en 1993.