La Compagnie parisienne de distribution d’électricité (1914-1946)

Mise à jour le : 16 Déc 2022
Bâtiment datant de 1908 de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité, sous station électrique Temple, rue Jacques Louvel Tessier, Paris 10e. Photo BNP Paribas

Bâtiment datant de 1908 de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité, sous station électrique Temple, rue Jacques Louvel Tessier, Paris 10e. Photo BNP Paribas

En 1888, dans la perspective de l’Exposition universelle de 1889, et alors que l’électricité est presque inexistante dans la capitale, le Conseil municipal de Paris décide la création d’un réseau de distribution d’électricité. En France, les grandes villes étaient divisées en plusieurs réseaux : à Paris, ils sont confiés à six sociétés, sous forme de concessions, qui doivent développer et exploiter le réseau de distribution d’électricité, divisant Paris et sa banlieue en huit secteurs électriques.

Six sociétés qui forment une compagnie

Afin d’unifier et simplifier le développement du secteur électrique et son accès dans la capitale, un régime transitoire est prévu en 1907, les concessions sont réunifiées et confiées à « l’Union des Secteurs Â», et ce jusqu’en 1913, pour tenter d’optimiser les coûts de production et de transport de l’électricité.

Le 1er janvier 1914, une société unique – la Compagnie parisienne de distribution d’électricité (CPDE), est créée et prend la relève des six concessionnaires. Dédiée à la production, au transport et la distribution d’énergie électrique, la CPDE bénéficie à Paris du monopole de l’éclairage électrique. Conformément aux termes de la convention du 5 septembre 1907, elle loue les installations existantes et partage avec la municipalité les bénéfices, ainsi que la charge des travaux d’extension du réseau de distribution.

La modernisation du réseau électrique parisien

En 1914, la production dans les petites usines cède la place à une production regroupée dans deux grandes centrales, mises en service au nord à Saint-Ouen et au sud à Issy-les-Moulineaux, et leur programme est étendu par la suite entre 1922 et 1926. Ainsi la modernisation progressive des réseaux de distribution parisiens est menée et permet de faire face à la rapide croissance de la consommation de l’électricité pour l’éclairage des espaces publics, des foyers, mais aussi pour les usages industriels. A l’époque, les besoins en capitaux sont considérables et le recours au marché financier et aux banquiers devient vital.

En ce qui concerne la CPDE, elle prend la forme d’un groupement au capital de 100 millions de francs, coté à la Bourse de Paris dès 1908, et dirigé par Emile Richemond, directeur de Continental Edison, entreprise électrique américaine, régent de la Banque de France, président de Weyher et Richemond et du Tribunal de commerce de Paris.

Quand la distribution prend le pas sur la production

Jusqu’en 1930, l’alimentation de Paris est uniquement assurée par les usines de la CPDE, mais les usines nord et sud-ouest de la compagnie atteignent leurs limites de production. Pour éviter la construction d’une troisième usine et assurer une meilleure qualité d’approvisionnement, mais aussi pour profiter de la fourniture d’électricité d’origine hydraulique, la CPDE renonce en 1930 à produire de l’électricité pour se consacrer uniquement à sa distribution. Les usines de la CPDE sont ainsi raccordées à un vaste réseau d’interconnexion.

En avril 1946, le secteur de l’énergie est nationalisé et la CPDE est remplacée par le Centre de Distribution de Paris Électricité qui continue la mission d’électrification de la capitale.

En savoir plus sur le financement du secteur de l’électricité par les banques ancêtres de BNP Paribas

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