La Fondation BNP Paribas, une histoire de fusion

Mise à jour le : 26 Déc 2024
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Carte de Vœux de la Fondation BNP Paribas 2005 - Archives historiques BNP Paribas - Cote 2IMP7925EL

BNP et Paribas sont parmi les pionnières du mouvement émergeant du mécénat d’entreprise dans les années 1980. Les deux banques ancêtres du groupe BNP Paribas s’appuient sur des expériences antérieures pour s’engager pleinement dans ce champ d’action.
Intéressons-nous à cette histoire pour comprendre comment BNP et Paribas ont su concilier deux stratégies de mécénat pour créer un modèle efficient et efficace, au nom d’un engagement qui dure depuis 40 ans.

Le mécénat avant la fusion entre BNP et Paribas

Deux stratégies de mécénat différentes…

Le 13 février 1984, Paribas fait le choix d’une fondation. La banque applique alors sa politique de mécénat au sein d’une structure juridique autonome. C’est à travers cette fondation qu’elle accompagne de jeunes artistes dans le développement de leurs carrières.

La BNP, de son côté, développe ses actions de mécénat en régie direct, c’est-à-dire qu’elle finance directement le mécéné. La banque laisse également le choix à ses directions régionales de mener leurs propres actions de mécénat. Par exemple, celle de Toulouse s’associe au Prix du Jeune Écrivain de Muret (PJE) en 1985.

… mais complémentaires

Si les deux banques possèdent des stratégies de mécénat différentes, elles agissent dans les mêmes champs d’action. C’est le cas pour le domaine de la danse dans lequel elles encouragent et promeuvent la création artistique.

En 1986, la BNP s’associe à la Maison de la danse de Lyon. Cette dernière assure une programmation de compagnies nationales et internationales et donne également la chance à de jeunes chorégraphes de se produire. En parallèle, la Fondation Paribas décide de soutenir la création en aidant directement les jeunes chorégraphes, comme Angelin Preljocaj en 1990. Elle permet à l’artiste de se produire à l’international en finançant son spectacle Amer America.

En plus de la complémentarité des actions des deux banques ancêtres, elles peuvent soutenir les mêmes associations, comme l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE). En 1993 et 1996, BNP puis Paribas accordent des prêts à faible taux aux bénéficiaires de l’ADIE.

L’individu d’un côté, l’institution de l’autre

Malgré deux stratégies différentes, les deux banques cherchent à conserver une relation directe avec le mécéné.

À travers sa Fondation, Paribas soutient des individus à un moment clé de leur parcours. Elle accompagne sur la durée des jeunes artistes dans le développement de leur carrière.

En 1987, la Fondation Paribas soutient le quatuor Ysaÿe formé quelques années plus tôt par des étudiants. Outre le financement apporté à leurs albums, les musiciens ont l’opportunité de se produire pour les employés de la banque, comme à l’Orangerie du 3 rue d’Antin.

Des publications internes permettent de rendre compte de l’évolution du soutien fournit par la Fondation Paribas au Groupe.

De son côté, la BNP soutient des institutions et des événements à forte notoriété. En 1985, elle s’associe au concours international Long-Thibaud, créé pendant la guerre.

Ce prix récompense chaque année, en alternance, un jeune pianiste et un jeune violoniste. Par son réseau d’agence, la banque propose aussi aux lauréats de participer à des concerts organisés en région ou à l’étranger.

En 1999, la BNP lance une opération publique d’échange sur Paribas. Le projet de fusion est entamé et l’ordre de mission donné par Michel Pébereau est d’aller vite et sur tous les fronts. Pour les actions de mécénat, un regroupement des deux entités est envisagé. Cela est rendu possible par des engagements similaires ainsi que par la complémentarité de leurs actions.

23 mai 2000, la fusion

La place du mécénat dans le nouveau groupe BNP Paribas

Après quelques mois de réflexion, la décision est prise de conserver le modèle de la Fondation Paribas et d’en retenir les principes de gouvernance. Elle était déjà bien connue dans les milieux professionnels et dans celui du mécénat, rendant ce choix pertinent. Martine Tridde-Mazloum, déléguée générale de la Fondation Paribas depuis 1984, prend la tête de la nouvelle entité, travaillant un temps avec Anne de Lacretelle, en charge des actions de mécénat de la BNP. Au sein de cette nouvelle Fondation, le binôme travaille à regrouper les actions des deux entités.

La Fondation adopte alors la nouvelle marque BNP Paribas et rassemble les politiques de mécénat des deux banques. Le logo constitue une exception. En raison du caractère spécifique et non commercial de l’entité, le terme Fondation est placé au-dessus du nom de l’entreprise.

La ligne éditoriale de la nouvelle Fondation

Une nouvelle stratégie est mise en place pour la Fondation nouvellement créée. Comme l’a résumé Michel Pébereau en 2000, son approche multidisciplinaire lui donne trois rôles à jouer :

  • Un outil d’image au service du Réseau France et étranger ;
  • Un rôle fédérateur en interne ;
  • Une déclinaison des valeurs de BNP Paribas.

La Fondation BNP Paribas a alors pour objectif d’unir les collaborateurs des deux banques par sa vocation à servir l’intérêt général. La nouvelle entité doit également renouveler l’image de la banque en favorisant un mécénat de proximité mais aussi soutenir l’image de grande banque mondiale en s’associant à des opérations prestigieuses au niveau national et international.

La restauration du plafond du Salon d’Hercule au château de Versailles est l’une des opérations entamée par BNP et terminée après la création de la Fondation BNP Paribas.

La politique de mécénat de la nouvelle Fondation BNP Paribas

La Fondation BNP Paribas décide de prolonger les engagements initiés précédemment par les deux banques ancêtres.

Le Prix du Jeune Écrivain lui est associé et les maquettes sont modifiées pour dévoiler la nouvelle marque du groupe.

De nouveaux projets sont portés par la Fondation BNP Paribas. À la suite des émeutes nées dans les banlieues en 2005, BNP Paribas entend poursuivre son engagement pour l’amélioration du vivre ensemble. Cela se concrétise par le lancement du Projet Banlieues. Il est dédié à la création d’emplois et de lien social dans les quartiers sensibles ainsi qu’à l’accompagnement scolaire d’enfants en difficulté. Pour mettre en place ce projet et être au cœur des défis sociétaux, la Fondation BNP Paribas s’appuie sur l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) et l’ADIE. Cette dernière apporte son expertise dans le domaine du financement des micro-entreprises et d’insertion.

Aujourd’hui, la Fondation BNP Paribas prolonge ses actions dans 3 domaines : la culture, l’environnement et la solidarité. Elle célèbre en 2024 ses 40 ans, un symbole de longévité et de succès pour une Fondation qui s’engage au plus près de ses acteurs.

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