Quand une industrie prometteuse rencontre une banque audacieuse (2/3) : la BNC et la Gaumont-Franco-Film-Aubert
Apparu à la fin du XIXe siècle, le cinéma est dès l’origine une industrie nécessitant des investissements importants. Alors que peu de banques de dépôts opèrent dans ce secteur naissant, la Banque nationale de crédit (BNC), ancêtre de BNP Paribas, a joué un rôle actif dans le financement du 7e art de 1917 à 1932.
La BNC lie son destin au groupe de cinéma Gaumont-Franco-Film-Aubert (GFFA)
Le cinéma est vu comme un outil de promotion de la culture française et à ce titre soutenu par l’Etat pour tenir tête aux majors américaines. Aussi, dans les années 1920, les principaux acteurs du secteur – Pathé, Gaumont et Aubert – s’engagent dans la concentration complète de toutes les activités de l’industrie autour de grands groupes. Avec l’avènement du film sonore en 1929 en France, les ressources financières des sociétés de cinéma doivent être beaucoup plus importantes. Elles se lancent donc dans des investissements immobiliers lourds afin d’optimiser leurs recettes directes par l’exploitation de salles.
C’est dans ce contexte que la BNC accompagne la création du groupe Gaumont – Franco-Film-Aubert en avril 1930 et investit dans son capital. L’objectif est de bâtir une entreprise intégrant toute la filière cinématographique, selon le modèle des majors d’Hollywood : fabrication technique, production et distribution.
En 1931, la 4e banque de dépôt française accorde un prêt de 46 millions de francs pour la rénovation du Gaumont Palace, cinéma mythique situé dans le 18e arrondissement. Équipée du plus grand écran d’Europe – 18m sur 14,36m – et pour le cinéma parlant, la nouvelle salle offre 6000 places. En 1932, la Gaumont-Franco-Film-Aubert tient la troisième place mondiale dans la production de films.
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