L’ascension trop rapide de la Banque nationale de crédit (BNC)
En une quinzaine d’années, par son audace et sa combativité, la BNC s’est hissée à la quatrième place des banques de dépôts françaises.
Une agressivité commerciale sans précédent
Créée le 25 juin 1913 pour reprendre l’activité du réseau français de sa maison-mère, le Comptoir d’escompte de Mulhouse (CEM), alors situé en territoire allemand, la Banque nationale de crédit (BNC) mène dès ses premières années une politique active d’extension géographique. Elle absorbe une quarantaine de banques locales et régionales. La forte combativité et l’agressivité commerciale qui animent ses équipes – remarquées notamment par le démarchage systématique des clients – lui permettent de grignoter des parts de marché. Le nombre des dépôts progresse fortement et les affaires se développent, entraînant des augmentations de capital successives. Pendant la Grande Guerre, la BNC se distingue de ses concurrentes, en n’appliquant pas le moratoire des députés destiné à éviter les retraits massifs des épargnants.
Malgré la récession de 1920-1921, la BNC poursuit sa politique offensive et continue d’accroître son réseau. Progressivement, elle étoffe ses relations d’affaires dans des secteurs variés et fait entrer des hommes d’influence dans son conseil d’administration. Ainsi s’instaure un partenariat avec nombre d’industries françaises : Renault, Fives-Lille, Peugeot, Péchiney…
En 1926, commence la construction de son nouveau siège social au 16 boulevard des Italiens à Paris, dans un style Art déco, avec des matériaux résolument modernes comme le béton armé.
Les dernières années
Associé dynamique et entreprenant, André Vincent, qui dirige également le Comptoir Lyon-Alemand, accède à la présidence en 1927. Avec lui, la BNC amplifie son activité de banque d’affaires, met en place des montages audacieux et accompagne les industries novatrices (cinéma parlant, aéronautique…).
Mais progressivement, une confusion s’établit entre les comptes des deux sociétés. Et lorsque survient la crise économique et boursière, la BNC est tenue pour solidaire de la situation difficile du groupe Vincent. Malgré la mobilisation des pouvoirs publics, la BNC est liquidée en 1932. Le nouvel établissement (Banque nationale pour le commerce et l’industrie, BNCI) créé pour reprendre ses actifs sains, reprendra également cette vision conquérante de la banque qui lui avait donnée son président Eugène Raval.
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