Quand une industrie prometteuse rencontre une banque audacieuse (3/3) : crise des années 1930 et renaissance du cinéma

Mise à jour le : 20 Déc 2022
Rotonde du cinéma Paramount, situé Boulevard des Capucines à Paris, années 1930 - Archives historiques BNP Paribas

Rotonde du cinéma Paramount, situé Boulevard des Capucines à Paris, années 1930 - Archives historiques BNP Paribas

Apparu à la fin du XIXe siècle, le cinéma est dès l’origine une industrie nécessitant des investissements importants. Alors que peu de banques de dépôts opèrent dans ce secteur naissant, la Banque nationale de crédit (BNC),  ancêtre de BNP Paribas, a joué un rôle actif dans le financement du 7e art de 1917 à 1932.

De la crise des années 1930 à la renaissance du cinéma français

Au début des années 1930, les répliques de la crise de 1929 se ressentent en France. La BNC est fragilisée. Elle dépose le bilan en 1932. Débarrassée de ses mauvaises créances, elle renaît la même année sous le nom de Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI).
Après la liquidation de la BNC, l’Etat devient le créancier majoritaire de la Gaumont-Franco-Film-Aubert (GFFA). De leur côté, les entreprises du 7e art font aussi face à de lourdes difficultés. Ainsi, la GFFA ne rémunère plus ses actionnaires depuis 1930. Elle dépose le bilan en 1934. C’est au tour de Pathé en 1936.

Protéger l’industrie cinématographique en France devient un enjeu national. Ces mésaventures ouvrent  la voie à une refondation des modalités de financement du 7e art et à une plus grande intervention de l’Etat dans le secteur. Celui-ci commande en 1936 une étude aux banques Lazard et Paribas sur la réorganisation de la GFFA. A l’issue d’un accord mis en œuvre sous la houlette de l’agence Havas, la Société nouvelle des établissements Gaumont voit le jour en 1938.

Dans les années 1950, le cinéma français renaît, notamment avec l’appui du Centre national du cinéma (CNC) créé en 1946. La Banque de Paris et des Pays-Bas, une autre composante historique du Groupe, prend des initiatives remarquées, stimulée par son président Jean Reyre. Durant cette période de forte innovation, elle accompagne toutes les augmentations de capital de la société Pathé, finance les laboratoires CTM et Technicolor. Elle prend même momentanément le contrôle de Columbia Pictures aux Etats-Unis en 1966. Un nouveau cap dans la relation que le Groupe entretient avec le 7e art.

L’intérêt marqué de la BNC pour une nouvelle industrie de son époque est à l’origine de la longue histoire qui unit BNP Paribas au cinéma. En Italie, c’est la Banca Nazionale del Lavoro, entrée dans le Groupe en 2006, qui a joué un rôle majeur dans l’avènement de l’âge d’or du cinéma italien à partir de 1935.





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