À l’Épreuve de l’histoire – 1914-1965

De 1914 à 1965, les banques ancêtres de BNP Paribas se développent et se réinventent malgré les crises politiques et économiques.

L’entre-deux-guerres : l’heure de la consolidation

En 1913, le Comptoir d’escompte de Mulhouse, qui se trouve en territoire allemand jusqu’en 1918, crée une filiale française, la Banque nationale de crédit (BNC), qui va se développer et prendre le contrôle de sa maison mère en 1930. Cette institution audacieuse et dynamique se constitue un réseau en rachetant plusieurs banques locales françaises. En 1922, elle fusionne avec une banque d’affaires internationale, la Banque française pour le commerce et l’industrie. Cette fusion permet à la banque de développer ses activités commerciales, mais elle devient trop impliquée auprès de certains de ses clients et fait faillite lors de la récession des années 1930.

La banque est rétablie en 1932 sous le nom de Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI). Elle est dirigée par le très talentueux Alfred Pose, qui est nommé directeur général à l’âge de 33 ans seulement. La banque se distingue par son dynamisme commercial et sa façon innovante de traiter les opérations avec la création en 1934 de « back offices », centres de traitement spécialisés. Parallèlement, Paribas, sous la direction de son directeur général Horace Finaly, relance les partenariats avec l’industrie, notamment pétrolière, et renforce sa présence en Europe centrale, où elle représente les intérêts français.

Les banques ancêtres et la Guerre

Pendant la Première Guerre mondiale, les précurseurs de BNP Paribas en France se mobilisent, aux côtés des autres institutions financières, pour inciter les citoyens à consacrer leur épargne à l’effort de guerre. De nombreux employés de banque ont également sacrifié leur vie au service de leur pays. À la fin du conflit, le franc français a perdu une part importante de sa valeur, ce qui, avec les lignes de démarcation en Europe, a fortement affecté la position de Paris en tant que centre financier international. Il fallait donc trouver de nouvelles sources de croissance.

1945-1965 : une période de modernisation

Après la chute brutale de l’activité pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que les réseaux des banques à l’étranger sont coupés de leurs sièges parisiens, les banques ancêtres du Groupe commencent à orienter leurs efforts vers la reconstruction. En 1945, la loi bancaire sépare les banques d’affaires et d’investissement des banques commerciales et le gouvernement nationalise les quatre plus grandes institutions financières pour aider le pays à se redresser économiquement. Le CNEP et la BNCI sont nationalisés et optent pour le statut de banque de dépôt. Le CNEP poursuit une voie prudente, tandis que la BNCI, qui s’est dotée depuis la guerre d’un large réseau international, se montre toujours aussi compétitive et innovante, devenant notamment en 1954 la première banque à faire de la publicité à la radio. De nouveaux produits tels que les prêts personnels (1959) et les SICAV (1963) sont proposés aux clients.


Paribas choisit de prendre le statut de banque d’affaires et ne fait pas partie des quatre banques nationalisées. Elle s’illustre après la guerre par le financement de grands projets internationaux qui soutiennent les exportations industrielles françaises, comme l’aciérie de Paz del Rio (1950) en Colombie. Sous la direction de Jean Reyre, Paribas réaffirme ses ambitions sur la scène internationale, notamment européenne. La banque noue de nouvelles alliances, participe à la mise en place des crédits acheteurs pour le financement du commerce extérieur en 1965 et joue un rôle pionnier sur le marché des eurodevises qui émerge à cette époque.

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