Jean Reyre, un bâtisseur d’empire
Avec Jean Reyre, Paribas devient un des principaux rouages du renouveau industriel français et retrouve sa dimension internationale.
Dans les pas d’Horace Finaly
Né en 1899, Jean Reyre participe à la Grande Guerre. Puis il est diplômé de l’École des sciences politiques et licencié en droit. Il entre à la Banque de Paris et des Pays-Bas en 1924, embauché par Horace Finaly, le grand patron de la banque dans l’entre-deux-guerres.
Il gravit ensuite tous les échelons de la banque jusqu’à devenir directeur général en 1948, poste qu’il gardera près de 20 ans.
Faire de Paribas une banque industrielle
Jean Reyre s’intéresse à la reconstruction de l’industrie française. Devenue obsolète après 15 ans de crise et de guerre, cette industrie bénéficie de l’aide du Plan Marshall à la fin des années 1940. L’action de Paribas dans le renouveau se caractérise par des prises de participations et une politique dynamique de regroupements. Les secteurs privilégiés sont la sidérurgie (Usinor, Châtillon Commentry), la mécanique (constitution de Fives-Lille-Cail, renforcement de Stein et Roubaix), l’électronique (création de SEMA, accompagnement de Bull), l’énergie et le pétrole (création des sociétés de recherches et d’exploitation pétrolières, les REP, comme Finarep et Generep).
Lui redonner une place internationale
Dès les années 1950, Jean Reyre est à l’origine de la relance des exportations françaises de biens d’équipements et de réalisations industrielles à l’étranger, comme l’aciérie de Paz del Rio en Colombie ou celle de Chimbote au Pérou. Renouant avec les relations historiques de Paribas aux États-Unis, il ouvre des bureaux à New York (1960) et à Londres (1964), puis à Luxembourg. Paribas retrouve alors, sur le plan international, une place comparable à celle qui avait été la sienne avant la Première Guerre mondiale.
Un banquier imaginatif
Jean Reyre se distingue par son imagination, son intuition, son sens pratique et son non-conformisme. Ses amitiés politiques, à l’image de celles de Finaly, le portent aussi bien à gauche qu’à droite. Visionnaire, il est à l’origine, en 1948, du Comité bancaire européen qui réunit des banques d’origine suisse, belge, néerlandaise et italienne, et bénéficie de l’appui de Jean Monnet.
Président en 1966, il cède sa place à Jacques de Fouchier dès la fin de 1969, après la tentative controversée de prise de contrôle du CIC par Paribas.
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